LA RESTAURATION DE MA TRIUMPH TR5


 Texte et photos Olivier F.

 

 

1er épisode :

Tout est parti d’une annonce concernant une TR5 à vendre pour restauration.

 

J’étais moi-même possesseur d’une belle Spitfire 1500 refaite à neuf avec son moteur préparé, sa carrosserie impeccable et tous les
accessoires possibles.

 

Je cherchais à vendre cette Spit mais, après plusieurs mois sans succès, je suis tombé sur l’annonce concernant la TR5 citée ci-dessus.
Je téléphone au vendeur, prend tous les renseignements possibles et lui propose un échange contre ma Spit. Après quelques jours de
réflexion, il me rappelle en me disant qu’il est d’accord pour faire l’échange. Cette TR5 se trouve en Charente Maritime (presque 2000 Kms
depuis Mulhouse aller retour).

Décidé par cet échange, je loue un camion plateau, charge la Spit dessus et nous voilà partis en compagnie de mon oncle (fan de Matra et possédant une Bagheera Courrèges). Arrivés en Charente Maritime, j’inspecte la fameuse TR, je dépose la Spit et met la TR5 sur le camion. Viens ensuite la partie administrative (acte de vente, etc, …). Et, nous repartons direction Mulhouse en regardant la TR5 à nombreuses
reprises afin de se demander si le bon choix a été fait.

 

Il faut savoir que cette TR5 a été produite à 2547 exemplaires en version injection et que c’est la plus rare des TR. Sa cote, en ce moment,
est de 23 000 euros. Sa puissance est de 150 chevaux avec un 6 cylindres en ligne.

 

De retour à la maison, je range la voiture (ou le tas de ferraille surnommé par ma femme) dans son garage. A ce moment, rares sont les personnes qui comprennent l’échange que je viens d’effectuer. 

           

 
Les premières constatations sont faites, il va falloir :

- changer les deux planchers ainsi que les deux bas de caisses (int. et ext.)

- changer la jupe arrière car enfoncée suite à un choc

- remettre un intérieur complet neuf

- changer les 4 pneus

- changer l’aile avant droite car légèrement touchée suite à un choc

- reprendre le capot suite au choc

- changer les deux pare chocs

- reprendre la carrosserie à plusieurs endroits

- changer tous les joints

Et bien sûr, une peinture complète dans la teinte d’origine ROYAL BLUE (car repeinte en vert malheureusement)

 

Je tiens à dire que tous les travaux (mécanique et carrosserie) seront effectués par mes soins sauf la couche finale extérieure de peinture
et vernis.

 

La première chose à faire, sur cette voiture, est de changer les planchers et bas de caisse pour renforcer cette coque  affaiblie afin de
pouvoir l’enlever sans problème de son châssis.

Commande des pièces chez Betaset environ 3000 Frs. 

 Pour cela, j’enlève en premier les portes et constitue un gabarit afin de rigidifier l’ensemble de la coque et pouvoir commencer le travail sur les planchers.  

 Je commence par le plancher droit et vous détaille les grandes lignes :
- découpage en gros du vieux plancher et du bas de caisse
- dépointage des soudures par points
- Pose des nouveaux planchers et ajustage
- Pose du bas de caisse intérieur et extérieur (Voir photo)

 
 Après ajustage, l’ensemble est soudé et le travail de finition au niveau des pieds de portes arrière et avant commence.  
 Une fois le coté droit fini, on passe au coté gauche afin d’obtenir le même résultat. La coque est enfin consolidée et peut être séparée de son châssis sans soucis. Les 4 ailes, le masque avant, capot avant, coffre, réservoir, etc, sont ensuite démontés.  

Tout est ainsi démonté, repéré et classé dans des petits sachets. Cliquez pour remonter

La coque est ensuite enlevée et on découvre un châssis sale mais apparemment en bon état sans traces de choc et de parties corrodées.

           
Je peux désormais travailler sur le châssis. Tous les éléments vont ainsi être démontés un par un, sablés, repeints, et remis à neuf avec de la pièce neuve.

Le châssis va subir un sablage et être renforcé à certains endroits car un peu faible d’origine pour la puissance de la voiture (attaches de pont arrière, supports de triangle avant)

Il va ensuite subir une couche d’apprêt phosphatant pour le préserver de la corrosion, 2 couches de peinture noire anticorrosion puis 2 couches de vernis. L’intérieur des poutres va être traité à la cire ainsi que la partie supérieure entre le châssis et la coque.

 
 Les pièces refaites à neuf vont ensuite être remontées sur le châssis et toutes les pièces d’usure vont être changées pour des neuves (visserie, silentblocs polyuréthane, conduites d’injection, canalisations de frein, roulements, amortisseurs télescopiques réglables, etc, …) 

  En parallèle les jantes sont sablées, peintes, équipées de nouveaux pneus (185/70 HR 15 en marque Vredestein) puis montées sur le châssis.

 

Le châssis est ensuite laissé de coté et j’attaque la préparation de la coque qui reste pour moi le plus gros du boulot (6 mois en alternance)
pour avoir une coque en très bon état.

La coque est d’abord sablée afin de laisser apparaître toutes les parties malades. Viens ensuite une couche d’apprêt phosphatant qui va me laisser travailler sur cette coque le temps qu’il faudra car l’apprêt isole contre la corrosion 
(une pièce sablée sans être traitée ne tient pas plus d’une semaine sans avoir de nouvelles traces de rouille).

Dans cette étape, le masque arrière sera changé, le haut des doublures d’ailes refait car HS, ainsi que plein de pièces de liaison qui ont été mangées par la rouille.

     

Toutes les soudures terminées et toutes les parties changées, je retourne la coque et passe tous les jointements de tôles au mastic d’étanchéité qui va éliminer les infiltrations d’eau entre les tôles du soubassement. J’applique la couche antigravillon sur le dessous ainsi que dans les passages de roues. Le lendemain, la couche de base Royal Blue est appliquée suivie de deux couches de vernis.

     

Le compartiment moteur est apprêté, poncé puis peint afin de garantir un bel effet quand le capot sera ouvert. L’intérieur de la coque aura droit 
à sa couche d’apprêt puis, une heure après, à la teinte Royal Blue (technique du mouillé qui évite un ponçage entre apprêt et couleur) suivie
de la couche de vernis. J’ai utilisé cette méthode car l’intérieur de la voiture n’est plus visible une fois remonté et n’a pas besoin d’une finition irréprochable.

Ce gros morceau terminé, je remonte la coque sur son châssis et je peux désormais m'attaquer à la préparation des différents éléments de la carrosserie (portes, ailes). 

Les éléments constituant la carrosserie sont pris un par un.

Les portes sont dépourvues de leur peau et de nouvelles en aluminium viennent se mettre en place. L’intérieur des portes est traité à la peinture noire Hammerite™ et l’extérieur est apprêté, poncé puis peint. Je remonte les portes sur la coque pour ne pas les abîmer. Tous les éléments extérieurs seront peints, à la fin et en une seule fois, après avoir tout remonté (ailes capot, etc.…); les jeux seront réglés afin de garantir tout risque de dégradation lors du montage avec des pièces peintes.

 

 En parallèle, certains éléments sont remontés sur la voiture comme le faisceau électrique neuf  (commandé en Angleterre pour 2000 Frs),
les éléments de freinage, le système de chauffage, tous les câbles de commande, le réservoir (après avoir été traité à la cire RESTOM™),
la direction et le système d’essuie glace.
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  2ème épisode :

Aujourd’hui en avril 2005, comme promis, vous allez pouvoir suivre la suite de la restauration de ma TR5 PI.

Un heureux événement est arrivé le 31 décembre 2004. Damien est arrivé et le virus de la TRIUMPH va pouvoir être transmis mais,
la restauration sera ralentie durant ces quatre premiers mois de l’année.

 

J’entame donc la réfection du tableau de bord en lui donnant une nouvelle jeunesse grâce à une feuille de noyer (merci Fabrice) et 5 couches
de vernis pour garantir le meilleur résultat possible. Les compteurs sont aussi démontés puis nettoyés et leur cerclage repeint en noir.

 Ensuite, vient la réfection de la boite de vitesses qui va être ouverte pour tout vérifier afin de pouvoir changer les pièces d’usure et tous les joints. Elle est entièrement démontée ainsi que l’overdrive qui va subir la même cure de jouvence. La bonne nouvelle, c’est le parfait état de tous les éléments que constitue la pignonnerie. C’est donc un bon nettoyage plus l’échange des roulements et des joints qui vont être faits.  
 Vient ensuite la réfection du moteur. Je démonte ainsi la culasse, les carters, les pistons, le vilebrequin (ah la la quelle couche de graisse d’huile !) et constate un "vilo" et un alésage bloc en cote standard. QUELLE CHANCE !!!

 

 La décision sera prise de changer les coussinets bielles et "vilo" ainsi que les segments. La culasse est prise à part, entièrement démontée (soupapes, ressorts, etc..) puis nettoyée. Les soupapes sont décalaminées puis remontées sur la culasse après un rodage en règle. La culasse est à ce jour finie.  
Le quatrième boulot est la remise à neuf des sièges qui n’est pas encore terminée car pas facile à faire pour obtenir le plus beau résultat
possible (il vaut mieux le faire tranquillement). Le petit Damien est le premier à les tester et il les trouve très confortables.

 

 

Je récupère aussi le volant qui a été revêtu de cuir et qui est maintenant vraiment magnifique !!! (Merci Nicolas)

J’attends encore la console, le dessus de tableau de bord, les dessous de tableau de bord.

 

Ayant un peu plus de temps, je me consacre à la préparation des portes qui vont être recouvertes d’un apprêt teinté puis remontées sur la
voiture pour ne pas les abîmer (le ponçage final à l’eau sera fait au dernier moment)

Idem pour les ailes arrières, l’aile avant droite, la face avant et la baie de pare brise.

 

 

 

 

 On commence à deviner à nouveau les formes de la voiture !!!

 


Si vous avez bien suivi, il me reste la préparation des capots avant et arrière ainsi que l’aile avant gauche qui va devoir être coupée sur 20 cm
car pourrie en bas et sera remise à neuf avec un bas d’aile trouvé en occasion.

 

Le capot subit un décapage complet à la machine car le sablage me paraissait trop brutal vu la couche de mastic + apprêt que j’ai trouvé dessus. Il sera ensuite traité au dérouillant phosphatant et mis en préparation.

 

J’ai le moral, la restauration continue son chemin mais demande énormément de temps.

 

A suivre au prochain épisode. A bientôt.

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